Une fois les opérations de colmatage des fuites et de saturation du sol effectuées, et quand le mercure n’a pas monté au-dessus de – 4 oC pendant trois jours consécutifs, les premiers arrosages peuvent s’amorcer.
Grande question : Doit-on procéder à l’arrosage sur fond de neige?
Réponse : L’utilité première d’un fond de neige réside en sa capacité de servir de matériau pour le nivelage d’une surface nettement inégale[1], par exemple un sentier en sous-bois. Un véhicule sur chenilles tirant un outil de nivelage tel un rouleau à neige parviendra à produire une surface relativement plane. Pour que la compaction soit efficace, la quantité de neige fraîchement tombée ne devrait pas excéder 10 cm. À la suite de ce passage, la surface restera très faible en capacité portante. Il faudra dans un premier temps imperméabiliser (saturer) la surface pour la rendre étanche. À ce stade, des arrosages d’inondation seront efficaces tant sur le nivellement que sur la capacité portante.
Tout cela pour dire, en réponse à la question, que la plupart des surfaces ont avantage à être exemptes de neige pour le montage de la patinoire.
[1] Il s’agit de dénivellations dont l’amplitude excède 30 cm (1 pi).
Ces trois mots sont à graver sur chaque pièce d’équipement durant la phase de montage. Se concentrer sur l’arrosage des points bas constitue la pierre angulaire de cette opération, sinon la course à l’obtention du niveau zéro (planéité de la surface) sera freinée. Une surface de patinoire en devenir ne devrait jamais briller sur toute sa surface. Elle devrait davantage ressembler au sol lunaire, avec des points mats (non brillants) correspondant aux points surélevés de la surface. Les petites étendues planes et brillantes sont issues de l’accumulation de l’eau en ses points bas.
Arroser les points hauts constitue l’erreur la plus fréquente et la plus dommageable dans l’aménagement des patinoires extérieures.
L’amplitude des dénivellations commandera la technique d’arrosage à privilégier. Si la méthode de l’inondation est souvent incontournable au début pour créer le fond de glace sur une patinoire exempte de pente majeure (de type drainage), le recours à des aides extérieures sous forme de neige viendra se conjuguer à des arrosages ponctuels de points bas ou de pentes structurelles. Cette neige saturée d’eau se transformera en glace en gelant et épargnera plusieurs arrosages subséquents. Le type d’arrosage approprié dans ces cas ponctuels est celui de la pulvérisation.
Par temps froid (< –15 °C), il est possible d’inonder une section et de voir apparaître peu après une couche de glace superficielle. En brisant périodiquement cette succession de couches, le gel aura fait son œuvre et la section sera en glace. Outre cette situation particulière, l’arrosage par temps froid doit se faire par couches le plus minces possible.
Lorsqu’il ne restera que quelques bosses appelées à disparaître à la suite de trois ou quatre arrosages, on délaissera les interventions ponctuelles pour appliquer la technique d’arrosage de saturation. Cette technique généreuse en eau ne produit pas de beaux finis, mais elle excelle à niveler rapidement la surface en fin de parcours.
À la suite de la disparition des creux et des bosses, la surface, dont la texture peut s’apparenter à la peau d’une orange, est prête à recevoir les arrosages de pulvérisation. Plusieurs couches seront nécessaires (6-8) pour permettre à la surfaceuse d’entrer en scène et faire place au savoir-faire de l’opérateur. Les soins apportés au réglage du couteau permettront de dessiner des séries de stries parallèles dans la glace.
Le travail de la surfaceuse offre un plateau tout désigné pour laisser libre cours aux talents de l’arroseur en chef. La technique de l’aspersion permettra de combler à peine les sillons dans la glace.