Le développement technologique des instruments de mesure de la météo est tel que les prévisions n’ont jamais été aussi précises. Les décisions d’un gestionnaire de patinoire ou d’un chef d’équipe peuvent se fonder sur la période présente plus 12 heures. Les procédures de travail sont fonction des prévisions pour les 12 prochaines heures. Les opérations en cours se déroulent selon les conditions en cours. Si une variation du temps se pointe à l’horizon, on peut effectuer des ajustements mineurs aux procédures ou même effectuer des mesures correctives dans l’immédiat ou dans les heures qui suivront.

Les températures avoisinant le point de congélation (0 oC) doivent éveiller tous les soupçons, pouvant faire redouter le pire. Des précipitations annoncées préfigurent un gâchis. Qu’elles soient solides au début et liquides par la suite ou vice versa, c’est au cours de la période de transition entre ces deux phases que les dommages peuvent s’avérer importants.

Un dégel s’étirant sur 48 heures donne le temps de panser les plaies. Par contre, un gel suivant un redoux au cours duquel des précipitations se sont produites risque de transformer toute surface de patinoire en biscuit gaufré.

L’état de la surface de patinoire avant la « tempête » est un facteur important qui joue sur l’ampleur des dégâts. Le plus important est d’avoir ici encore une surface uniforme. Qu’elle soit de neige ou d’eau, cette surface doit tendre vers la planéité. Dans le pire des cas, on se retrouve avec une surface partiellement déneigée et un ou des tas de neige sur place. Dans l’impossibilité de compléter une opération de déneigement sur une surface glacée, il est préférable de tout laisser en place.

Synthèse d’une séquence malheureuse : 0 °C + prévision de précipitations + conditions présentes variables + baisse importante de température + patinoire partiellement déblayée = ALERTE ROUGE!

À nouveau, des températures voisines du zéro ravivent l’incertitude. En l’absence de précipitations en cours ou prévues, les esprits s’apaisent. En présence de précipitations en cours et en l’absence d’autres précipitations prévues, seul le passage soudain de solide à liquide ou vice versa devient un souci réel.

Comme en zone rouge, le redoux qui suit amenuise le mal. Le gel active la douleur. Cependant, la cessation rapide des précipitations permet d’intervenir rapidement et de limiter les dégâts.

Quand les facteurs négatifs se conjuguent, l’amplitude du tourment augmente. Quand ils se produisent isolément, leur impact est mitigé, car ils sont prévisibles et on peut y remédier. Ainsi les grands froids, les grands vents ou un redoux sans précipitations ont un impact mitigé sur la surface de patinoire. Prévoir de telles variations en atténue la portée.

En zone grise, plus que dans toute autre situation, la vitesse de réaction combinée au savoir-faire des acteurs de terrain pèse de tout son poids face aux imprévus des conditions météo.

Synthèse de conditions hasardeuses : 0 °C + précipitations en cours mixtes + fin prochaine des précipitations + refroidissement rapide + surface de patinoire sous contrôle.

Température < 0 °C + les pieds au sec. À l’intérieur de cette zone, tout converge vers le retour à la normale.

Quelques règles


Consulter prioritairement les prévisions météo pour les 12 heures suivantes.

Les températures autour du zéro appellent un drapeau rouge.

Le passage d’une phase de l’eau à une autre (neige-pluie ou pluie-neige) provoque une interruption des opérations.

Un gel suivant un redoux représente un risque supérieur à la condition inverse.

Les surfaces enneigées des patinoires doivent être soit entièrement déblayées soit laissées comme telles sans intervention avant le déchainement des éléments (zone rouge – zone grise). Il ne faut surtout pas les laisser partiellement déneigées.

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