Cette étape est associée au principe d’étanchéité. Si on néglige cette opération, il s’ensuivra un délai pouvant s’étaler jusqu’à trois jours précédant l’apparition de la plus fine couche de glace à la surface de la patinoire. L’eau des premiers arrosages, pourtant synchronisés avec les premiers gels[1], va s’engouffrer en grande partie dans le sol. Ce phénomène s’explique par la constitution du sol même. Celui-ci est composé d’approximativement 50 % d’air, ce qui crée des vides. Les cavités se gorgeront de l’eau des premiers arrosages et la glace de surface ne fera son apparition qu’une fois que le sol aura atteint son seuil de saturation d’eau.

Cette opération comporte également le double avantage d’accélérer le processus de gel du sol. Partant des principes que l’air agit comme isolant et que l’eau favorise le refroidissement thermique, la substitution de la deuxième au premier accélère la congélation du sol. Cette congélation gagne en profondeur chaque jour de gel de sorte que la fonte de la glace lors du premier redoux pourra s’en trouver ralentie.

Les conditions de départ des activités de saturation du sol correspondent idéalement aux trois jours précédant les premiers vrais jours de gel. Ces jours propices à la saturation comportent souvent des cycles gel-dégel. Il est à noter que ces conditions météo rendent le sol très fragile et que la circulation de véhicules quels qu’ils soient doit y être prohibée jusqu’au gel définitif.

Le procédé fait appel à la technique de l’inondation en raison du débit d’eau à appliquer en quantité imposante. Des indices se manifesteront dès le départ. D’abord, le déplacement de la nappe d’eau sur le sol permettra de visualiser l’effet des dénivellations. Ensuite et surtout, la présence de points de fuite sous la bordure exigera des correctifs immédiats.

La quantité d’eau à répandre dépendra de la capacité d’absorption du sol. En tenant compte que cette opération s’étendra sur quelques jours, il est à prévoir qu’au fur et à mesure de l’avancement des travaux, le phénomène de stagnation de l’eau en surface ira en s’accentuant. Il est important d’être en mouvement constamment en cours d’arrosage. Une flaque ou une mare d’eau laissée en un endroit cherchera davantage à évacuer son surplus par un point de fuite qu’elle aura contribué elle-même à créer qu’à s’étaler amplement sur l’ensemble de la surface. Cette opération devrait prendre fin au moment de la période de gel initial. Les prévisions météo se faisant de plus en plus précises, il est de plus en facile de faire coïncider la fin de l’opération de saturation avec le début de la période de gel.


[1] La période de gel initial qui donne le départ des premiers arrosages de montage doit s’étendre sur trois jours consécutifs dont les températures maximales ne doivent pas être supérieures à – 4 °C.


Vidéo – Types de supports et saturation du sol

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